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 “Un vaste mouvement pour le bien des jeunes”

Intervention du Recteur Majeur lors de la Journée de Spiritualité de la Famille Salésienne.

la semence est devenue un  arbre et l’arbre une  forêt

Le Royaume des Cieux est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et semé dans son champ. C'est bien la plus petite de toutes les graines, mais, quand il a poussé, c'est la plus grande des plantes potagères, qui devient même un arbre, au point que les oiseaux du ciel viennent s'abriter dans ses branches. (Mat 13-31)

 

Chers frères et soeurs de la Famille Salésienne

Je vous salue de coeur avec Don Bosco, dont la diligence et la charité pastorale ont donné naissance à notre Famille spirituelle et apostolique. Nous sommes le fruit le plus beau et le plus fécond de sa totale consécration à Dieu et de son voeu passionné de voir les jeunes, spécialement les plus pauvres, nécessiteux et à risque, rejoindre la plénitude de vie dans le Christ.

Les Etrennes des trois dernières années, si riches en nombreuses propositions et en autant d’engagements, ont donné lieu à une quantité significative d’initiatives au sein des divers groupes de la Famille Salésienne. Le moment est venu de faire un pas en avant par fidélité à l’intuition et à la création originale de Don Bosco qui “a toujours pensé l’unité des forces apostoliques salésiennes : pour lui, aucun groupe n’a jamais existé en dehors de cette perspective unitaire, plus forte et plus riche de la distinction en trois groupes (SDB, FMA et Coopérateurs, puis tous les autres groupes apostoliques nés de l’inspiration salésienne), distinction exigée par le Droit canonique et malheureusement exagérée dans la suite de l’histoire”.

Cette conviction a été réaffirmée en 1972 par le Recteur Majeur de l’époque, Don Luigi Rocceri ; “Dans l’esprit et le coeur de Don Bosco, la Famille Salésienne est UNE, d’une unité enracinée dans une communion d’esprit et de mission, vouée entièrement au service de la jeunesse et des populations. Elle réalise ainsi, à un niveau supérieur, une vraie communauté dans laquelle tous les membres sont intégrés selon leurs dons particuliers, leurs fonctions spécifiques et les diverses formes possible que revêt leur vie au sein de l’Eglise”.
Je suis donc ici pour vous proposer une Etrenne encore plus stimulante, urgente, exigeante et prometteuse que les précédentes. Elle a à voir avec notre identité et notre mission. D’elle dépend en effet une présence plus visible dans l’Eglise et dans la société et une action plus engagée dans l’affrontement des grands défis du monde d’aujourd’hui.
L’année 2009 devra nous aider à rendre toujours plus réelle la conviction de Don Bosco selon laquelle l’éducation des jeunes requiert un vaste réseau de personnes qui se consacrent à eux et une synergie d’intervenants déterminés à atteindre les résultats qu’attendent les jeunes de nous et pour que nous ayons une raison d’être aux yeux de la société. C’est pourquoi au nom de Don Bosco je vous demande :

Engageons nous à faire de la Famille Salésienne
“Un vaste mouvement de personnes pour la sauvegarde des jeunes”

 

Deux évènements convergents :

Deux évènements se sont produits, qui justifient  le choix du thème de cette Etrenne pour l’année 2009 : le 150è anniversaire de la fondation de la Société salésienne et la préparation du bicentenaire de la naissance de Don Bosco (1815-2015). Avec la célébration du premier évènement, nous entamons la préparation du second. Nous le faisons en rappelant l’appel du Pape Jean Paul II lors du Jubilé de l’an 2000 : “chaque famille religieuse vivra bien le Jubilé en retournant avec la pureté du coeur à l’esprit du Fondateur !”
Pour nous par conséquent, cette célébration jubilaire signifie une fidélité renouvelée et créative à Don Bosco, à sa spiritualité, à sa mission. Il y aura une “Année sainte salésienne”, au cours de laquelle nous serons appelés à revivre en pleine lumière et à communiquer avec enthousiasme les expériences de vie, les modaités d’action, les inspiration spirituelles qui ont conduit Don Bosco et, première parmi tant d’autres,  Mère Mazzarello, à la sainteté.
A ce propos, je ne puis pas ne pas rappeler quelle fut l’expérience de Don Bosco. Dans un premier temps, il s’est consacré corps et âme à la sauvegarde des jeunes qu’il voyait perdus dans la rue ; puis, il en a invité quelques uns à participer à sa tâche apostolique, ce qui a donné lieu à une sorte de première configuration de la “Famille Salésienne”. Mais après avoir constaté que tant d’entre eux l’abandonnaient et qu’il restait seul ou presque, il a réuni autour de lui un groupe de jeunes et les a formés pour constituer avec lui une famille religieuse : c’est ainsi que naquirent les Salésiens ; par la suite, d’autres groupes vinrent, différemment structurés, mais avec les mêmes objectifs apostoliques. Ce rapide récapitulatif du parcours “historique” met en lumière la Famille Salésienne et sa relation avec le noyau fondamental, les consacrés - SDB et FMA -, dont la passion du “Da mihi animas, cetera tolle” sont le coeur et le moteur, comme également ils le sont pour toute la Famille Salésienne. Cette phrase renferme l’esprit qui doit caractériser tous les membres et les groupes de la Famille Salésienne. 

Que la consécration soit de loin ce qu’il y a de plus fondamental, tant est grande la responsabilité de l’animation, me paraît naturel. Cette conviction nous a été confirmée par le Saint Père Benoît XVI, dans son discours d’Audience aux Chapîtres,  du 31 mars 2008 :
“Don Bosco veut que la continuité de son charisme dans l’Eglise soit assurée par le choix de la vie consacrée. De même aujourd’hui, le mouvement salésien ne peut croître en fidélité que si et seulement s’il subsiste à l’intérieur du mouvement  un noyau fort et vital de personnes consacrées”.

 

1.         La Famille Salésienne d’hier

 

Le 150è anniversaire de la fondation de la Société Salésienne est l’occasion par excellence de réfléchir à l’idée originale de Don Bosco et à la fondation concrète des groupes de l’origine, qu’il a suscités et entretenus : les Salésiens de Don Bosco, les Filles de Marie Auxiliatrices, l’Association des Coopérateurs Salésiens, l’Association des Dévots de Marie Auxiliatrice.
Sur ce plan, il me semble opportun, révélateur et en même temps émouvant de lire le “Procès verbal de l’acte de fondation de la Société de Saint François de Sales”.

“L’année du Seigneur mille huit cent cinquante neuf, le 10 décembre en cet Oratoire de Saint François de Sales, dans la chambre du prêtre Bosco Giovanni  se sont réunis à 21 heures, lui même, le prêtre Alasonati Vittorio, les clercs Savio Angelo Diacre, Rua Michel, sous diacre, Cagliero Giovanni, Francesia Gio Battista, Provera Francesco, Ghivarello Carlo, Lazzero Giuseppe, Bonetti Gioanni, Anfossi Gioanni, Marcellino Luigi, Cerruti Francesco, Durando Celestino, Pettiva Secondo, Rovetto Antonio, Bongiovanni Cesare Giuseppe, le jeune Chiapale Luigi, tous avec l’intention et la volonté spirituelle de promouvoir et de garder  l’esprit de  la vraie charité recherché au travers de l’oeuvre des Oratoires en faveur de la jeunesse abandonnée et en danger et qui, en ces temps désastreux est séduite de mille manières au détriùent  de la société et  précipitée dans l’impiété et l’irréligion.
L’ensemble des membres rassemblés a souhaité se constituer en Société ou en Congrégation avec l’intention de s’aider mutuellement pour leur propre sanctification. Ils se sont assigné pour objectif  de promouvoir la gloire de Dieu et le salut des âmes, spécialement de celles qui ont le plus besoin d’instruction et d’éducation. Ils ont approuvé d’un commun accord le projet proposé, et après une  courte prière et l’invocation des lumières du Saint Esprit, ils ont procédé à l’élection des Membres qui devaient former la direction de la Société et d’autres Congrégations dont il plairait à Dieu de favoriser le développement”.

Je note que dans ce texte nous retrouvons les éléments fondamentaux qui caractérisent  non seulement la Congrégation des Salésiens mais aussi la Famille Salésienne tout entière ; la communion en esprit et en charité au service de “l’oeuvre des Oratoires en faveur de la jeunesse abandonnée et en danger” ; le besoin de “se constituer en Société ou en Congrégation”; la recherche de leur “propre sanctification”, réalisée dans l’accomplissement de la mission :  “la gloire de Dieu et le salut des âmes” ; avec un domaine spécifique, “l’instruction en vue de l”éducation”, en pensant déjà à la  possibilité de “nouvelles Congrégations s’il plaît à Dieu d’en favoriser le développement”.

Hé bien, en m’inspirant de la parabole choisie par Jésus pour expliquer le Royaume des cieux et son dynamisme, je me hasarde à dire que le germe semé par Don Bosco a grandi pour devenir un arbre robuste au feuillage dense, vrai don de Dieu à l’Eglise et au monde. En fait, la Famille Salésienne a vécu un printemps authentique. D’autres groupes se sont joints aux groupes d’origine, sous l’impulsion du Saint Esprit, et ces groupes à vocations spécifiques, ont enrichi la communion et étendu la mission salésienne.

Aujourd’hui il est clair aux yeux de tous qu’à mesure que la Famille s’est agrandie, la tâche accomplie se multipliait, et ce dont nous rêvions : le champ d’action s’est étendu sans limites au bénéfice de tant de jeunes et d’adultes. De cela, nous sommes reconnaissants au Seigneur et prenons conscience de notre responsabilité prioritaire,  précisément parce que, comme c’est le cas pour toute vocation, celle de la Famille Salésienne est d’être au service de la mission, qui dans notre cas est la sauvegarde de la jeunesse, en particulier la plus pauvre, celle qui est abandonnée et en danger.

 

1.1       Le germe charismatique

L’esprit, la mentalité, l’expérience pastorale, la vision du monde et de l’Eglise entraînèrent Don Bosco  vers certaines convictions dont découlèrent les initiatives correspondantes :

  • La mission universelle de l’Eglise, qu’elle se doit d’assumer de manière solidaire, et qui est de sauver l’homme et tous les hommes. Au sein d’une telle mission, ses enfants et ses disciples doivent se signaler par une préférence marquée pour les jeunes, les pauvres, les populations non évangélisées.
  • l’utilité, ainsi que l’urgence et la nécessité impérieuses de “s’unir spirituellement” et de s’associer sur le terrain pour des actions répondant aux critères ci dessous
  • La possibilité qui lui a été donnée par l’Esprit de vivre en divers états de vie,  et par conséquent, de contribuer à travers l’union des “bonnes volontés” à la grande mission de l’Eglise, en s’y intégrant au nom des “priorités salésiennes’;
  • la fondation des premiers groupes : rassemblés spirituellement autour de l’expérience oratorienne, comme mission, comme style, comme méthode et comme esprit.

-  avec un lien différent concernant la Congrégation salésienne (noyau original)
-  avec des contenus associatifs divers
-  à des degrés divers d’engagement public ou “chrétien”  suivant l’appartenance

  •   La fonction historique des SB, des FMA, des CC.SS

 

1.2    le germe sous la neige : la croissance silencieuse
 
Ces intuitions se sont développées suivant la compréhension que les successeurs de Don Bosco pouvaient en avoir dans le contexte d’une certaine vision et d’une certaine vie de l’Eglise. Un tel développement s’inscrit  :
-   dans la permanence et l’extension des groupes fondés par Don Bosco;
-  dans une actualisation et une évaluation périodiques des éléments portant tant sur l’organisation que sur la spiritualité.
-   Dans la nature des relations vitales que ces groupes entretiennent entre eux. 
Entretemps, d’autres groupes apparurent dans plusieurs continents avec des caractérisques analogues parce que fondés par les Salésiens. C’est bien sûr parmi ces groupes que prit naissance le groupe des Volontaires de Don Bosco, traduction de l’esprit salésien dans la sécularité consacrée, ce qui était aussi une nouveauté dans l’Eglise.
Les dispositions  nouvelles issues du Concile Vatican II (Eglise en communion, renouvellement des Institutions de vie consacrée, retour au charisme original, émergence du laïcat) ont conduit à découvrir et à mettre en évidence le caractère de “famille” charismatique chez l’ensemble des groupes constitués. Ces nouvelles dispositions ont également conduit  à formuler des orientations réalisables dans un tel sens : la communication entre les groupes, les expressions de communion, le rôle d’animation des Salésiens, le Recteur Majeur pris comme référence significative, les éléments communs de spiritualité.
Cette mentalité nouvelle doit encore passer par la lettre à la vie de chaque groupe, afin que la Famille Salésienne soit vécue comme une dimension de leur vocation : “Sans vous, nous ne sommes plus nous !”

 

1.3       L’arbre et la forêt : un développement florissant

Certains évènements ont accompagné et soutenu le développement de la Famille

  • L’appartenance des groupes qui se sont constitués après la mort de Don Bosco a été formellement revendiquée et publiquement reconnue. Aujourd’hui, dans leur globalité, 23 groupes sont officiellement reconnus.
  •  La Société de Saint François de Sales (Salesiens de Don Bosco)
  •  L’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice
  •  L’Association des Coopérateurs salésiens
  • L’Association de Marie Auxiliatrice
  •  L’Association des anciens et anciennes Elèves de Don Bosco
  •  L’Association des anciens et anciennes Elèves des Filles de Marie Auxiliatrice
  •  L’Institut des Volontaires de Don Bosco
  •  Les Filles du Sacré Coeur de Jésus et de Marie
  •  Les Salésiennes Oblates du Sacré Coeur de Jésus
  •  Les Apôtres de la Sainte Famille
  •  Les Soeurs de la Charité de Miyazaki
  •   Les Soeurs Missionnaires de Marie Auxiliatrice
  •   Les Filles du Divin Sauveur
  •  Les Servantes du Coeur immaculé de Marie
  •   Les Soeurs de Jésus Adolescent
  •   L’Association des Dames salésiennes
  •   Volontaires avec Don Bosco
  •  Les Soeurs catéchistes de Marie Immaculée Auxiliatrice
  •  Les Filles de Marie Reine Immaculée
  • Témoins du Ressuscité en route pour le second millénaire – TR 2000
  •  La Congrégation de Saint Michel Archange
  •  La Congrégation des soeurs de la Résurrection
  •  La Congrégation des Soeurs Annonciatrices du Seigneur
  • D’autres groupes sont nés, qui attendent que viennent à maturité les conditions pour être formellement reconnus comme membres de la Famille Salésienne ; entretemps le terrain se cultive où ces groupes peuvent en outre trouver le moyen de s’exprimer.
  • La Famille Salésienne a abondamment réfléchi sur sa propre identité, (cfr. ACG 358), sur les éléments qui fondent sa consistance et son unité, sur sa stratégie de communication (cfr Lettre de la Communion et Lettre de la Mission).  
  • Chaque groupe a cherché à se renforcer, se donnant des statuts et une Règle de Vie, des lignes directrices pour la formation de ses membres, synthèses de sa propre spécificité spirituelle salésienne, chaque groupe s’engageant à améliorer son organisation et à trouver les voies favorisant sa croissance et son développement. 
  • Un effort commun a été entrepris pour développer les possibilités et définir les modalités de communion entre tous ; en témoigne la référence d’abord à la Lettre de Communion, puis à la Lettre de la Mission, qu’il faut continuer à diffuser, à étudier, à appliquer.

2.         troisième millénaire,  “l’aujourd’hui et le demain”

 

2.1       Sur la voie de la communion

L’Eglise est entrée dans une nouvelle phase de communion, marquée par les Synodes continentaux et de l’Eglise universelle, le dialogue économique, le mouvement interreligieux, la solidarité mondiale, l’engagement dans la réconciliation.

 

Les données d’une telle communion se définissent comme suit :

    • Une réflexion sur les principes fondateurs
    • une expansion accentuée
    • une compréhension plus précise des conditions (de cette expansion, ndt)
    • Une visibilité élargie
    • Une plus grande efficacité apostolique et missionnaire sur le terrain
    • Sa référence à la mission : “La communion engendre la communion et s’identifie essentiellement comme une communion missionnaire”. 

 

Si notre Famille est aussi et avant tout apostolique, elle fonde nécessairement les racines de son “être” en tant que famille, dans le mystère de la Trinité, origine, modèle et  destination de chaque famille.  En contemplant le Dieu-Amour, le Dieu-Communion, le Dieu-Famille, nous comprenons ce que signifie pour nous la mission (“être signes porteurs de l’amour de Dieu”), la spiritualité de communion, l’essence de la  famille.

Le Père nous demande d’élargir nos coeurs, par lesquels, membres et groupes de la Famille Salésienne, nous nous accueillons et nous reconnaissons comme frères et soeurs, hommes et femmes aimés de Lui :  par Lui appelés personnellement à travailler dans son champ dans un même but. La petitesse du coeur humain peut dresser des barrières, établir des distances et des limites, chercher  - comme chez les apôtres - la première place au détriment du Royaume. Parfois ce sont nos peurs ou notre réserve face à l’unité même que nous formons avec les autres, qui produisent des effets semblables. Un coeur comme celui du Père, signifie affection vraie et profonde pour les jeunes et pour ceux qui dépensent leur vie pour eux.. Cela se traduit par la  cordialité, la valorisation de tous et de chacun, la reconnaissance de tout ce que chacun peut parvenir à donner. 

L’Esprit Saint nous indique un second comportement pour construire la famille : l’accueil gratuit et joyeux de la diversité. Les manifestations de l’Esprit sont les langues multiples, les charismes divers, les différents membres d’un même corps. Ils sont des milliards d’hommes à être chacun individuellement conçu comme enfant de Dieu. L’Esprit ne se répète pas, Il ne produit pas en série.

Don Bosco fut un maître dans l’art de faire naïtre l’unité de la diversité des types et des tempéraments, des conditions et des capacités. En son temps, cette sensibilité était moins présente. Aujourd’hui, la diversité au contraire constitue un défi éducatif et pastoral à la cohabitation humaine, au témoignage ecclésial et à la Famille Salésienne.

Diversité veut dire abondance de rapports, diversité des forces, fertilité des champs et donc fécondité sans calcul. Quelle incomparable opportunité de dialogue, d’échange, d’expériences spirituelles et éducatives peuvent offrir les hommes et les femmes, les consacrés et les séculiers, les prêtres et les laïques dans leur condition singulière d’époux, d’épouses et d’enfants, de jeunes, d’adultes et d’anciens, d’ouvriers, professionnels ou étudiants, personnes issues de populations et de cultures diverses, en pleine force ou à l’épreuve de la maladie, saints et pécheurs !!

Certes, l’union des différences n’est pas un fait naturel ; mais c’est vraiment pour que nous ayons la force de dépasser l’instinct d’autoaffirmation, que Jésus a prié “pour qu'ils soient un”  (Jean 17, 11)‘

Jésus, le Seigneur, le Fils qui s’est fait notre compagnon de voyage, qui réconcilie toutes choses, celles qui sont au ciel comme celles qui sont sur terre (cfr. Col 1,15), les remémorant en Dieu, nous indique un troisième comportement : la volonté de cheminer ensemble vers un objectif partagé, de nous réunir dans un espace qui n’est en rien éthéré, le Royaume,  de former une communauté reconnaissable de disciples qui assument ensemble leur mission : “allez par toutes les nations enseigner l’Evangile à toutes les nations” (Marc 16, 15)

Voici les trois comportements indispensables pour croître en communion : l’élargissement du coeur, l’accueil dans la diversité, la volonté de cheminer ensemble vers un but commun.

 

2.2       Communion dans et pour la Mission

“La communion engendre la communion et s’identifie essentiellement comme communion missionaire” (ChL 32). A présent, en ce troisième millénaire, notre objectif primordial est d’exprimer de manière plus évidente la communion dans la mission, en tenant compte des critères suivants :

  • Selon les constantes des origines et du développement de la Famille Salésienne

Une chose est restée constante, tel une hérédité précieuse : la passion d’éduquer, en particulier les jeunes les plus pauvres, que nous les aidions à devenir conscients de leur dignité de personne, conscients de l’importance et des promesses que représente leur vie aux yeux de Dieu et aux yeux du monde.
Da mihi animas”! Tel est le mot d’ordre de Don Bosco, que nous faisons nôtre ! Nous regardons les jeunes, leur dimension spirituelle, et nous voulons nous occuper de ces jeunes pour réveiller en eux la vocation à être enfants de Dieu et pour les aider à accomplir cette vocation, dans la ligne du Système préventif, c’est à dire en se servant de la raison, de la religion et de la volonté d’aimer. Cela suppose un détachement de tout ce  qui peut nous distraire de notre engagement envers Dieu et envers les jeunes. Tel est le sens du “cetera tolle”, seconde partie de notre mot d’ordre.

  • Conforme aux conditions du monde d’aujourd’hui :

 

Le monde unifié par la communication, caractérisé par la complexité, par le caractère transversal de nombreuses “causes”, par l’opportunité des réseaux, offre un scénario nouveau pour la mission chrétienne, promotionnelle, éducative, juvénile.
La Famille Salésienne cherchera rassemblée à donner de la densité à sa propre présence dans la société avec les incidences sur son action éducative : c’est la question des jeunes, la vie à préserver, la pauvreté à combattre sous ses aspects multiples, c’est la paix à promouvoir ; ce sont les droits humains déclarés à rendre réels. C’est Jésus Christ à faire connaître.

 

  • Comme fruit des dernières Etrennes :

Les Etrennes de ces trois dernières années mettent en évidence l’urgence de l’éducation, l’engagement envers la famille, la promotion de la vie, la préférence pour les pauvres, la solidarité à l’échelon mondial, la nouvelle Evangélisation.
Cette nouvelle phase que vit la Famille Salésienne sera caractérisée par une charité ardente et ouvrière, pleine de fantaisie et de générosité : celle qui a fait de Don Bosco une image de Jésus Bon Pasteur, reconnaissable par les jeunes et par les humbles de son époque. Nous, la Famille Salésienne, nous sommes appelés aujourd’hui, en ce 21è siècle, à modeler notre coeur, pauvre et aussi pécheur, sur celui de Jésus dans lequel Dieu s’est manifesté au monde comme Celui qui donne la vie, pour que l’homme soit heureux et qu’il ait la vie en abondance (cfr. Jean 10, 10).

 

2.3       Quelques conditions pour poursuivre la route

Certaines conditions s’imposent d’emblée pour poursuivre sur la voie de la croissance et atteindre le but que nous nous sommes proposé, de la communion dans la mission.: 
-        Chercher à comprendre comment travailler en profondeur sur un thème commun possible et sur les données concrètes de la mission.
Ce qui suppose qu’il faut regarder , réfléchir, dialoguer, étudier, prier ensemble pour trouver la voie dans un esprit de communion. C’est le signe d’amour que les jeunes attendent et dont ils percevront forcément l’impact et les bienfaits.

-        Remettre la spiritualité au centre comme moteur de la communion pour la mission, en phase avec l’actualité de l’Eglise et dans les conditions actuelles où se vit l’espérance religieuse. D’où l’urgence de la formation des membres et de l’implication de quelques autres.

La sainteté : c’est elle la source et l’énergie dont “tire son origine un vaste mouvement de personnes qui de manières diverses agissent pour la sauvegarde des jeunes”. (Cost. SDB 5) : la Famille Salésienne. On ne peut pas penser que c’est le résultat d’une organisation également parfaite ou de techniques sophistiquées de rassemblement. C’est l’Esprit qui l’a suscitée et elle vit de l’Esprit.

J’invite de manière pressante cette Famille à adopter une nouvelle mentalité, à se penser et à agir toujours comme Mouvement, avec un intense esprit de communion  (concorde), avec une volonté convaincue de synergie (unité d’intention), avec la capacité éprouvée de travailler en réseau (unité de projets). Dans le réglement des Salésiens Coopérateurs, Don Bosco écrivait :: «En tout temps on a jugé l’union nécessaire entre les bonnes volontés pour s’aider mutuellement à faire le bien et à tenir le mal à distance.  Les forces faibles, quand elles sont unies, deviennent fortes et si une cordelette se rompt prise isolément, il est assez difficile d’en rompre trois assemblées…Les forces faibles, unies, deviennent fortes : Vis unita fortior, funiculus triplex difficile rumpitur». Nous ne devons jamais oublier que nous avons été fondés par un Saint de la Charité sociale, Don Bosco (cfr. Deus Caritas Est n. 40), qui était conscient toutefois que le travail éducatif pastoral faisait appel à une charité coopératrice, pour laquelle l’Esprit Saint suscite des charismes.
-        Assurer la capacité autonome des groupes quant à leur développement propre,  la formation de leurs membres, leurs initiatives apostoliques.
-        Comprendre et expérimenter des  formes souples de collaboration: “penser en général,  agir localement”.
-        Approfondir l’expérience salésienne qui se développe dans la condition laïcale. .

3. Lignes pour le futur

Le fruit de cette Etrenne doit cependant se traduire par un effort collectif plus visible, également plus concret, dans la ligne de la mission.
Nombreuses sont les propositions à examiner, si l’on tient compte de l’évolution de la vie et de certaines priorités. En témoignent la Lettre de la Communion et la Lettre de la Mission de la Famille Salésienne. Tandis que la première précise avec soin notre ADN commun, c’est à dire ces éléments qui déterminent notre identité charismatique salésienne, la seconde représente une déclaration d’intention et d’orientation  . L’objectif  des deux est, en premier lieu, de créer une conscience, de former les mentalités, de faire surgir une “culture de la Famille Salésienne”. Toutes les deux doivent amener chaque membre des divers groupes à comprendre que sans les autres il n’est pas ce qu’il doit être et, que par conséquent, ils doivent produire des synergies variées, multipliées, et non toutes institutionnalisées. Mon voeu est qu’un fruit de cette Etrenne soit la Lettre de la spiritualité, dont j’ai parlé plusieurs fois. La spiritualité est la motivation de fond, le ressort le plus puissant de l’engagement de chacun des membres de la Famille Salésienne, ce qui peut garantir une efficacité plus grande et influer sur l’action éducative et évangélisatrice.

Les synergies de la mission

La référence à la Lettre de la Communion et à la Lettre de la Mission nous offre l’opportunité de réfléchir sur les conditions possibles de synergie de la mission. Nous devons par dessus tout avoir présent à l’esprit que nous avons déjà une mission commune et que nous sommes en train de la réaliser.. C’est la mission suscitée et organisée par l’Esprit Saint en différents services et initiatives diverses, suivant dse modes d’interventions variés, mais en convergence sur les objectifs, les contenus et les méthodes, comme on le lit dans toutes les constitutions, réglements ou statuts des divers groupes.
C’est en effet l’oeuvre de l’Esprit Saint, quand, du tronc salésien on a fait germer et croître un nouveau rameau avec ses données spécifiques. Cela doit nous faire comprendre que la première condition à remplir pour la communion et la mission commune, consiste pour chaque groupe à réaliser avec le maximum d’effort, sa vocation propre et sa mission propre, qui lui impulsent une vitalité constante, dans un esprit de fidélité et de créativité.  L’Esprit nous a déjà structurés en hommes et en femmes, en personnes consacrées et en laïcs, présents auprès des jeunes, des malades, des populations à évangéliser. Si chaque groupe parvient à cela, avec l’esprit et dans le respect des objectifs figurant dans ses statuts et conformes à la spiritualité salésienne, nous nous trouvons avec la mission salésienne déjà accomplie.

L’apport le plus important vient de la Lettre de la Communion et de la Lettre de la Mission : leur plus belle réalisation étant cette volonté de complémentarité qu’elles manifestent au service d’une grande mission, et qui accompagne l’entrée de chaque groupe et sa capacité à appuyer et à encourager la mission commune.

Notre époque cependant favorise de nouvelles formes de mission commune et elle les recherche. Ces missions ont aujourd’hui, comme nous l’avons souligné lors des Etrennes des dernières années, des origines transversales (telles la famille, la vie, l’éducation, les droits des mineurs, le problème de la paix, la question des femmes, la sauvegarde de l’environnement) qui peuvent nous engager tous ensemble. En particulier  la solidarité mondiale s’exprime actuellement sous diverses formes : recherche d’adhésions, déclarations publiques, pressions sur les organismes qui orientent la vie des nations et du monde. Et il existe aussi de nouvelles possibilités de rassemblements en réseaux et autres moyens de communication, et cela conduit à des formes variées d’interventions, et à la montée de synergies, chose impossible auparavant.   Nous voulons faire fructifier les possibilités encore inexplorées de la mission salésienne et saisir l’opportunité que nous offre l’époque, en faisant converger la capacité acquise et la créativité novatrice.
Je suis convaincu que la Famille Salésienne assurera une présence crédible dans l’Eglise, car elle sera féconde sur le plan de son action pastorale, de sa spiritualité et de sa vocation en faveur des jeunes et réussira à travailler à l’unisson en leur faveur, la marque d’un Mouvement authentique.  Nous ne devons pas oublier que le mouvement se caractérise par quelques idées-force et un esprit commun. Plus que dans un statut, c’est dans un esprit et dans une praxis (ndt : action en vue d’un résultat) que se retrouvent et convergent les membres des différents groupes d’un mouvement. C’est une adhésion plus vitale que formelle ! Dans cette perspective, le Mouvement salésien est beaucoup plus vaste que la Famille Salésienne, parce qu’il intègre les jeunes eux mêmes, leurs parents, les collaborateurs, les volontaires, les sympathisants de l’oeuvre salésienne, les bienfaiteurs, également les non chrétiens, comme il arrive dans tant de parties du monde, en particulier en Asie, mais pas seulement...
Il s’agit de personnes qui participent partiellement à la mission ou au charisme salésien. Ceux là sont “amis de Don Bosco”. Et c’est à l’intérieur d’un si grand Mouvement que l’on trouve la Famille Salésienne, son noyau animateur.

Les ressources

Sur quelles ressources comptons nous ?

  • En premier lieu nous nous appuyons sur la formation des personnes et le renforcement des communautés ou des groupes.
  • Nous avons cependant besoin d’élaborer et d’acquérir une culture ou une mentalité charismatique commune, à laquelle doivent servir la Lettre de la Communion et la Lettre de la Mission.
  • Le soutien logistique est assurément utile, mais son importance est strictement secondaire et en conformité avec des exigences et des situations concrètes.

 

Nous continuons donc à penser que la Famille Salésienne est avant tout, encore aujourd’hui, une réalité charismatique dont les grandes ressources sont l’Esprit et la créativité, tout cela fondé sur une structure logistique suffisante.

Concernant la mission, un autre aspect est encore à noter . nous nous disons corresponsables de la mission. Nous devons cependant garder à l’esprit que la mission, qui dépend de plusieurs critères (régions, étendue) dans une communauté d’esprit et d’objectifs, n’implique pas nécessairement une corresponsabilité dans chaque initiative singulière ni sur chaque territoire. A mesure que l’on passe de la vision ambitieuse de la mission à sa réalisation concrète, on verra l’intervention de collaborations bilatérales, trilatérales, qui ne s’ancrent pas pour autant dans une structure d’ensemble quelconque qui piloterait à titre préventif la totalité de la mission. Avoir un objectif clair et suivre le cours de la vie et des réalités, c’est ce qui nous convient, comme nous l’avons répété lors de la session passée, à propos du ”penser généralement et agir localement”, en impulsant une forte vitalité aux cellules, aux grands organismes, aux structures intermédiaires et jusqu’au dernier chaînon.

Quelques terrains de collaboration

Les jeunes
Nous cherchons tous à travailler avec le plus grand nombre de jeunes et à lancer diverses initiatives. Nous observons que chez les jeunes, ils sont ces derniers temps en phase de “consolidation”, en particulier les groupes jeunes qui tentent de parcourir un chemin de croissance humaine et de foi conforme au Système préventif, lequel - nous le savons- n’est pas seulement une méthodologie mais aussi un moyen de concevoir les contenus. A cette fin les leaders, ou animateurs, accompagnateurs, etc. reçoivent une formation. En particulier le “Jeunes en Mouvance salésienne” (MGS), se consolide : vers lui convergent des groupes de jeunes qui naissent et se forment dans la Famille Salésienne et qui veulent en faire partie.  C’est une possibilité offerte à tous. Jusqu’à présent, dans l’animation du MGS existe une collaboration active entre Salésiens et Filles de Marie Auxiliatrices. Mon voeu est qu’à l’avenir s’intensifie la participation des Coopérateurs Salésiens et des Anciens Elèves, promouvant le MGS dans leurs groupes de jeunes.

L’initiative a été également lancée en commun par les rameaux de la Famille Salésienne les plus proches entre eux et les plus présents sur le terrain des jeunes. FMA et SDB, en fait, ont une longue expérience, beaucoup de réalisations et d’organismes d’animation actifs depuis déjà un certain temps. Mais la participation est ouverte à tous les autres. Elle est possible à partir d’une plate forme qui se constitue lors de chaque rencontre ou de tout autre évènement.
Pour les groupes jeunes il est utile de disposer d’une plate forme commune de formation humaine, de chemin de foi et de proposition de vocation, parce que tout cela réalise la conception éducative de Don Bosco.

Ce sont donc des synergies déjà existantes et des possibilités d’ouverture aux autres qui se manifestent dans le Mouvement Jeune Salésien, lequel entend dès maintenant avoir une conscience mondiale. En faisant le tour de la Congrégation, j’ai vu comment le message du Recteur Majeur envoyé de Turin chaque année pour la fête de Don Bosco, rassemble dans le monde les groupes présents sur les continents divers. Par conséquent un espace jeune existe bien, où nous pouvons former les jeunes aux synergies et aux solidarités à venir.
  En témoigne le succès des Journées Mondiales de la Jeunesse, qui, malgré la distance et le coût parviennent à réunir des jeunes de toutes les parties du monde, jeunes appartenant à des groupes diocésiens, à des groupes animés par des institutions religieuses, à des mouvements ou simplement qui s’identifient à ce type d’initiative. 

La proposition de vocation

Lié au thème du MGS* est celui de la proposition de vocation, de l’orientation de la vocation et de notre témoignage. Nous savons que Don Bosco, qui tenait les laïcs en grande estime, exultait quant il pouvait donner à l’Eglise des prêtres consacrés. S’il est vrai que tous en réalité ont une même dignité et sont appelés de même à la sainteté, il est aussi vrai que dans la dynamique temporelle du royaume de Dieu, il est des vocations qui bouleversent particulièrement la communauté ecclésiale.  Il est par conséquent essentiel que face à cet objectif, nous soyons aussi à l’unisson. En donnant à nos groupes ou à nos jeunes les moyens de parcourir un chemin humain et chrétien, nous leur proposons un éventail de vocations, tout en faisant aussi ressortir l’engagement plus important de “disciple du Christ”, propre à certaines vocations spécifiques..

La raison d’être des groupes de jeunes formés par les diverses ramifications de notre Famille, n’est pas un élevage de “poussins” au profit de l’Association. Notre raison d’être est l’éducation chrétienne et l’orientation des jeunes dans la vie. Nous devons rendre accessible à chaque jeune l’appel du Christ, en montrant comment dans la dynamique temporelle du Royaume il existe aussi des vocations avec un engagement majeur. Nous devons être capables de susciter chez les jeunes un désir de formation et de disponibilité, nous devons pouvoir les orienter vers une vocation de service et d’une signification majeure (je place également le volontariat parmi ces vocations), le tout dans une conception réaliste du Royaume.

Les Missions

Un troisième domaine dans lequel nous sommes appelés à collaborer, un domaine  que la solidarité et la coopération actuelles peuvent élargir en offrant de nouvelles possibilités, c’est la mission. Lors des dernières expéditions missionnaires, ce domaine a renforcé la présence des laïcs auprès des religieux, laïcs seuls, en couple, voire par familles entières. Il est bon de remarquer qu’au sein de la Famille Salésienne, il existe des groupes qui incluent la mission dans leur propre dénomination. 
La mission cependant a une diversité d’expressions et d’initiatives, en particulier à notre époque, où l’on parle de solidarité à l’échelle mondiale. Il existe de nouvelles possibilités d’engagement missionnaire. Il y a la possibilité de la présence personnelle, la possibilité du jumelage et celle du soutien à distance sous divers aspects. En notant la différence qui existe entre les diverses parties du monde, je pense comme ce serait bon qu’il y ait un réseau de jumelages capable d’acheminer des ressources répondant à de réels besoins ; et, là où il y a des forces disponibles, que nous soyons ouverts à des collaborations provisoires voire définitives. Cela se ferait d’abord à l’état de projet pour ensuite devenir  réalisation en synergie.

Le Bulletin Salésien

Il s’agit d’un domaine dont la réalisation est à venir, qui a son importance et auquel nous collaborons déjà : c’est le thème de la communication dans l’Eglise et dans la société. Chaque groupe a son propre organe de communication interne, qui ensuite se diffuse à l’extérieur. Vous savez cependant qu’il y a une revue ou un organe  qui nous représente tous et qui est le Bulletin Salésien. Nous disons que c’est un organe pour la Famille Salésienne, pour le Mouvement Salésien et pour toute l’opinion salésienne du monde, qui présente le point de vue de la Famille sur la réalité que nous vivons et ouvre au monde une fenêtre sur la réalité salésienne.
Il est vrai que le bulletin est géré et soutenu par la Congrégation salésienne. Il serait superflu et pesant de créer une grosse structure de représentativité. Un large espace est toujours réservé à la Famille Salésienne au sein du comité de rédaction et la réalité y est évoquée telle que nous la vivons, au lieu d’un catalogage par page, inapproprié. Nous tirons bénéfice de l’image que le Bulletin parvient à représenter.

Visibilité ecclésiale de la présence salésienne comme “Mouvement”. 

Il serait intéressant, au travers de toutes les synergies à mettre en oeuvre, d’agir toujours plus comme Mouvement et d’avoir ainsi une présence visible dans la réalité sociale et ecclésiale. Nous devons surmonter deux dangers, non imaginaires pour autant : d’une part un théâtralisme trop applaudi, d’autre part un absentéisme sans justification. Plus qu’une oeuvre de vaste propagande ou d’affirmation proclamée, notre présence solidaire auprès de l’Evêque et des prêtres de l’Eglise locale devrait être bien claire ; nous devrons prouver notre capacité à oeuvrer pour toute cause, montrant que nous n’agissons pas en fonction de nous mêmes mais en fonction de la communauté ecclésiale qui, de son côté, oeuvre au salut du monde.

Une culture de la Famille Salésienne

Pour que la culture de la Famille, qui se traduit par un travail en commun dans une même vision et un même état d’esprit, se transmette à tous les rameaux et et à l’arbre dans son entier, il est indispensable que tous les membres de chaque groupe prennent conscience qu’ils appartiennent à un vaste Mouvement de personnes, né du coeur apostolique de Don Bosco, et qu’ils se préparent aux synergies, aux convergences, aux collaborations multiples, variées, souples, réactualisables. Nous ne cherchons pas une organisation d’envergure pour établir ou ratifier à partir du sommet les actions à exécuter, mais bien une forte impulsion spirituelle capable de redonner vie aux groupes et aux organes, afin de convaincre ensuite les membres de ces structures qu’il est possible de collaborer.
 
Une première obligation naît de cette perspective : celle pour tous, de relire soit la “Lettre de la Communion” soit la ‘Lettre de la Mission”. Dans l’une ou l’autre, on trouve les grandes idées à transmettre et les grands choix à faire.
Toutefois, au delà de l’étude de ces documents, il sera utile d’organiser parmi les divers groupes des expériences de vie commune, de spiritualité, de fraternité, de collaboration. Cela haussera le niveau de confiance réciproque, et le niveau d’appréciation des ressources dont disposent le charisme et la Famille de Don Bosco.  Il s’agit d’avoir toujours pour objectif d’aller de la concorde vers la comunion d’intention, vers la collaboration et la corresponsabilité dans des projets communs sur le plan tant social qu’ecclésial.

 

4. Suggestion pour la concrétisation des Etrennes

Voici quelques pas à faire pour que la Famille Salésienne devienne vraiment un vaste Mouvement au service de la sauvegarde des jeunes.

1.   Collaborer ensemble à la formation et à l’approfondissement de la mentalité charismatique de la Famille Salésienne.

Pour cela on s’efforcera de :

  • faire de la “Lettre de la Communion” et de la “Lettre de la Mission” un objet d’étude et d’analyse approfondie auprès de chaque groupe de la Famille Salésienne, afin de développer en chacun des membres la culture de la Famille et la conscience du Mouvement
  • Partager les conclusions de cette étude au sein du Conseil local et provincial de la Famille Salésienne et conclure par le choix de quelques directives ccrètes sur le partage et la synergie au service de la mission salésienne sur chaque territoire.
  • Promouvoir un engagement commun

Etudier ensemble, avec les divers groupes de la Famille Salésienne présents sur un territoire, la situation des jeunes d’aujourd’hui, et plus précisément autour des grands défis de la vie, de la pauvreté dans ses expressions diverses, de l’évangélisation, de la paix, des droits humains....et chercher :

  • Des voies pour améliorer les initiatives déjà en oeuvre, à l’aide d’une collaboration et d’un travail plus importants en réseau.
  • De nouvelles initiatives à promouvoir avec la contribution spécifique des divers groupes présents.

 

3.   Un instrument de communion : le Conseil local et provincial de la Famille Salésienne
Donner plus de consistance au Conseil local et au Conseil provincial de la Famille Salésienne, en cherchant la manière la plus appropriée d’en faire non seulement une occasion d’échanges d’idées et d’expériences mais surtout un outil : 

    •      Pour réfléchir ensemble sur les défis de la mission rencontrés sur le territoire concerné et pour partager quelques propositions fondamentales de réponses, que chaque groupe prendra à coeur d’assumer suivant ses possibilités.
    •       Pour chercher des voies de collaboration souple et bien articulée en projets éducatifs et d’évangélisation, en priorité au service des jeunes.

 

  • Quelques plate-formes de collaboration et de travail en réseau à promouvoir et à développer.
  • L’animation du Mouvement Jeunes Salésiens,

•  en développant dans les différents groupes de jeunes animés par les groupes de la Famille Salésienne, l’engagement de partage et de participation au Mouvement Jeune Salésien. 
• en participant à l’accompagnement des groupes et des jeunes ;
• en partageant sur le chemin de formation des groupes un itinéraire d’éducation à la foi qui les aide à découvrir et à assumer leur vocation apostolique personnelle au sein de l’Eglise et de la société.

–  L’animation et la promotion entre jeunes et adultes du Volontariat salésien, social et missionnaire, comme réponse salésienne aux grands défis du monde des jeunes d’aujourd’hui, en particulier des plus pauvres et à risque.

  • La promotion des vocations sacerdotales, religieuses et laïques à engagement particulier, au service de l’Eglise et en particulier dans la Famille Salésienne, moyennant :

•  La participation aux initiatives de vocations promues dans l’Eglise locale ;
• le témoignage de leur propre vie vécue comme vocation, et la présentation des diverses vocations dans l’Eglise et dans la société, et de manière spécifique dans la Famille Salésienne.
• une attention et un accompagnement particuliers des jeunes sur leur chemin de couple avec des initiatives apropriées ;
• l’appui aux familles et aux parents dans leur engagement éducatif, en promouvant les écoles de parents, les groupes de couples, etc....

 

Conclusion

Je conclus par une prière à Don Bosco, Père charismatique de toute la Famille Salésienne, composée par Don Egidio Viganò. Elle me semble plus que jamais d’actualité parce qu’elle est particulièrement  bien choisie et adaptée à notre projet.

Voici la prière de la Famille Salésienne
Saint Jean Bosco,
Père et Maître de la jeunesse,
toi qui, docile à l'Esprit,
as transmis à la Famille Salésienne
le trésor de la prédilection
pour les petits et pour les pauvres,
Apprends-nous à être pour eux chaque jour
les signes et les porteurs de l'amour de Dieu,
et fais grandir en nos cœurs
les sentiments mêmes du Christ Bon Pasteur.
Demande pour tous les membres de ta Famille,
la bonté du cœur, la ténacité au travail,
la sagesse du discernement,
le courage de donner un témoignage d'Église,
la générosité missionnaire.
Obtiens-nous la grâce
de rester fidèles à l'Alliance
que le Seigneur a scellée avec nous,
et fais que, conduits par Marie,
nous parcourions joyeusement, avec les jeunes
la voie qui conduit à l'Amour

chers frères et soeurs, tous amis, je vous souhaite une année 2009 riche de grâces et je vous confie la charge de faire vraiment de la Famille Salésienne un vaste mouvement solidaire de personnes en faveur des jeunes.

Avec mon affection en Don Bosco

Don Pascual Chávez Villanueva
Recteur Majeur

Don Joseph Aubry et Don Armando Buttarelli, “Les Coopérateurs de Dieu”, 1977, p. 63

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